Ubi societas ibi jus
Dans un monde en mouvement permanent, où les tressaillements de l’actualité n’obéissent à aucune convenance paradigmatique, l’exercice de rétrospective est toujours une aventure périlleuse, de surcroît lorsque celui-ci doit couvrir l’ensemble d’une année. Par ce mea culpa, je vous prie d’excuser (sinon de compléter) les omissions que vous relèverez, quoique toute rétrospective, à défaut d’être exhaustive, est subjective et que, pour ma part, l’année qui s’achève a été moins riche en sensations que 2011.
Au plan international, le renouvellement de l’élite dirigeante de certaines grandes nations (France, Chine, Japon), tout comme le choix de la continuité (Etats-Unis, Russie) n’impliquera certainement pas de grands bouleversements en 2013 dans les relations internationales. On comprend mieux pourquoi les négociations climatiques de Doha n’ont pas enregistré d’avancées remarquables, ou encore que la situation en Syrie et en Palestine demeure dans l’impasse, au grand dam de nombreuses victimes civiles innocentes.
Le « choc des civilisations » n’a pas eu lieu, en dépit des provocations de Boko Haram au Nigéria ou de « L’innocence des musulmans », qui a enflammé le monde arabe durant plusieurs semaines. Barack Obama était davantage préoccupé par sa réélection et les inondations géantes qui frappaient New York.
L’Union Européenne a reçu le prix Nobel de la paix pour son rôle dans la transformation de l’Europe d’un continent de guerre à un continent de paix. Ce faisant, je m’offre le luxe de nourrir le même et légitime espoir pour mon Continent, lequel a malheureusement montré une fois de plus le visage d’une insécurité persistante (Mali, RDC, Somalie, Soudan), voire résurgente (Côte d’Ivoire, RCA), malgré les perfusions venant de toutes parts. Même les printemps arabes tardent à produire leurs fruits. L’accession d’une femme à la tête de la Commission de l’Union Africaine permettra-t-elle d’inverser la tendance ?
En attendant la réponse dans les prochaines années – pourquoi pas en 2013 – Usain Bolt et Lionel Messi ont définitivement inscrits leurs noms dans les tablettes de l’histoire, aux côtés de la Roja espagnole, qui a réalisé un triplé inédit.
Au Cameroun, les « Grandes Réalisations » sont en marche. La lutte contre la corruption et les détournements de deniers publics se sont poursuivis « en s’intensifiant », notamment avec la mise en place d’un Tribunal Criminel Spécial ; le budget programme a été adopté : on attend maintenant les résultats dans le panier de la ménagère, le quotidien du citoyen lambda (accès à l’eau, à l’électricité, désenclavement des périphéries, etc.) et … la poche du fonctionnaire.
Le feuilleton « Vanessa Tchatchou » s’est estompé sur un goût d’inachevé, pour laisser la place aux inondations qui ont frappé certaines régions du pays, en particulier dans la partie septentrionale, répandant tragédie et désolation. Heureusement on a pu apprécier la solidarité nationale et internationale en action. Les états généraux de la communication ont permis de nourrir l’espoir d’un toilettage du monde des médias et de la communication au Cameroun.
En revanche, la désillusion est encore venue de l’Equipe fanion qui, pour la deuxième fois consécutive, nous privera des sensations de la CAN de football. Décidément ça devient sérieux ! Une légende du football s’en est allée (Théophile Abéga), une autre est née (Rigobert Song).
Dieu merci ! La fin du monde n’a pas eu lieu. On pourra donc rouler avec les voitures chinoises en 2013.
A tous et à chacun, je vous invite à faire de cette année qui commence, une année meilleure, une année d’espérance et de tolérance. Bonne et heureuse année 2013.